Le géant chinois Chery débarque en France avec sa double marque Omoda Jaecoo. Objectif : s’imposer sur le marché des SUV hybrides dès 2026.
Introduction
Chery, premier exportateur automobile chinois, prépare une arrivée d’envergure sur le marché français. Fort de plus de 2,6 millions de ventes en 2024 dans 120 pays, le constructeur lancera au printemps 2026 quatre SUV électrifiés via ses marques Omoda et Jaecoo. Une offensive pensée pour répondre aux exigences locales, sans tomber dans la stratégie du low-cost.
Une implantation calibrée dès le jour 1
La stratégie est claire : s’appuyer sur une structure solide. Hanbang Yu, ex-MG, pilote cette arrivée avec pour ligne directrice « le bon produit, les bonnes personnes, le bon réseau ».
Chery ouvrira 70 concessions en France dès le démarrage, appuyées par un entrepôt de pièces détachées local et une garantie constructeur de 7 ans. Objectif chiffré : 10 000 immatriculations dès la première année.
Quatre SUV hybrides dès le lancement
La gamme se divise en deux familles :
- Omoda : crossovers dynamiques et spacieux
- Jaecoo : SUV au look plus robuste et premium
Tous les modèles reposent sur des plateformes multiénergies.
Gamme confirmée pour la France :
- Omoda 7 (4,62 m) : hybride rechargeable de 347 ch, concurrent des Dacia Bigster et Tiguan
- Omoda 9 (4,77 m) : haut de gamme avec 537 ch, face au Peugeot 5008
- Jaecoo 5 (4,38 m) : hybride simple de 225 ch, ciblant Duster et 2008
- Jaecoo 7 (4,50 m) : disponible en hybride 225 ch ou rechargeable 347 ch
Les tarifs seront dévoilés début 2026, mais Chery promet un positionnement compétitif sans brader la qualité.
Un système hybride maison inspiré de BYD
Chery a développé en interne son Super Hybrid System (SHS) :
- Moteur électrique de 204 ch
- Moteur thermique de 143 ch
- Batterie de 1,8 kWh (hybride simple) ou 18,3 kWh (rechargeable) pour 90 km d’autonomie électrique (WLTP)
Le fleuron Omoda 9 va plus loin avec 537 ch, trois moteurs électriques et 145 km d’autonomie grâce à sa batterie de 34,46 kWh.
Fonctionnement intelligent : le moteur essence alimente les roues ou recharge la batterie, selon les besoins, à la manière du DM-i de BYD.
Pourquoi Chery mise d’abord sur l’hybride
Malgré son catalogue électrique, Chery privilégie l’hybride pour contourner les contraintes du score écologique français — indispensable pour obtenir bonus et aides fiscales.
Les véhicules doivent être partiellement produits en Europe :
- Usine existante à Barcelone (ex-Nissan)
- Capacité insuffisante pour toute la demande
Hanbang Yu admet que d’autres sites sont à l’étude, sans confirmer les rumeurs sur la Turquie ou le rachat d’usines en Allemagne.
Un groupe, huit marques, et des ambitions continentales
Omoda Jaecoo ne sont que la pointe de l’iceberg. Chery détient huit marques, dont :
- QQ : mini-citadine électrique
- Exlantix : SUV premium (alias Exeed)
- iCar / iCaur : véhicules électriques au design audacieux
Chery vise une présence élargie en France, mais de façon progressive. Leur R&D en Allemagne (Raunheim) adapte les modèles aux goûts européens.
La micro-voiture QQ, déjà commercialisée sous DR 1.0 EV en Italie, pourrait aussi s’aligner sur la future norme E-Car de l’UE.
Conclusion
Avec une stratégie réfléchie, un réseau dense dès le départ et une technologie hybride crédible, Chery veut durablement s’implanter en France. Reste à voir si les automobilistes répondront à l’appel.
Vous attendez cette arrivée avec curiosité ou scepticisme ? Donnez votre avis en commentaire : les SUV chinois peuvent-ils réellement bousculer les marques établies en France ?
