Près de deux Français sur trois rejettent la directive européenne visant à interdire la vente de véhicules essence et diesel neufs à partir de 2035, selon une enquête menée par Alphabet France et YouGov fin février 2025. Un rejet qui souligne l’écart entre les ambitions politiques et les attentes des automobilistes.
Une opposition massive qui transcende les clivages sociaux
Selon l’étude, 62% des Français interrogés sont opposés à cette mesure, tandis que seulement 24% la soutiennent.
Cette résistance ne se limite pas à une question politique, mais révèle des inquiétudes concrètes : coût d’acquisition des véhicules électriques, autonomie et infrastructures de recharge insuffisantes, notamment en zones rurales et périurbaines.
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Un clivage générationnel marqué
L’adhésion à la transition électrique varie fortement selon l’âge :
- 18-24 ans : 29% d’opposition
- 25-34 ans : 42% de réticence
- 35-44 ans : 56% de rejet
- 45-54 ans : 62% d’opposition
- 55 ans et plus : 80% de refus catégorique
Les jeunes, plus sensibles aux enjeux écologiques, se montrent plus favorables, tandis que les seniors, habitués aux moteurs thermiques, redoutent les contraintes associées aux véhicules électriques.
Une fracture territoriale évidente
L’opposition à la fin des moteurs thermiques varie aussi selon le lieu de vie :
Type de territoire | Taux d’opposition | Facteurs explicatifs |
---|---|---|
Rurales (-20 000 hab.) | 74% | Forte dépendance à l’auto |
Villes moyennes (20 000-100 000 hab.) | 66% | Infrastructures de recharge limitées |
Grandes agglomérations (+100 000 hab.) | 51% | Plus d’alternatives de mobilité |
Les régions Nord-Est, Nord-Ouest et Sud-Est se distinguent par un rejet massif de la directive en raison d’un maillage de transports publics moins dense.
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Les principaux freins à l’adoption des voitures électriques
Malgré les avancées technologiques, plusieurs obstacles persistent :
- Prix élevé : même avec les aides, un véhicule électrique coûte en moyenne 10 000 à 15 000 euros de plus qu’un modèle thermique.
- Autonomie limitée : les performances réelles des batteries restent un sujet d’inquiétude, notamment en hiver ou sur autoroute.
- Réseau de recharge inégal : avec 100 000 bornes publiques, les zones rurales sont encore largement défavorisées.
Des pistes pour une transition plus acceptable
Pour répondre aux inquiétudes, plusieurs solutions pourraient être envisagées :
- Dérogations pour les carburants synthétiques et biocarburants.
- Assouplissement du calendrier pour les zones moins bien équipées.
- Développement de véhicules électriques intermédiaires à prix abordable (moins de 25 000 euros).
L’hybride rechargeable pourrait également jouer un rôle plus long que prévu si son impact environnemental est démontré.
En résumé, cette opposition à la fin du thermique ne traduit pas un rejet de l’écologie, mais une demande de transition plus progressive et adaptée aux réalités économiques et territoriales. Un défi majeur pour les décideurs européens.
Et vous ? Pour ou contre la vente de véhicules essence et diesel neufs ?