Xpeng change de cap : fini le lidar, place à une approche 100 % caméra et IA inspirée de Tesla.
Un virage stratégique vers l’IA visuelle
Après avoir été pionnier dans l’intégration du lidar en 2020, Xpeng change radicalement de trajectoire.
Le constructeur chinois mise désormais sur la vision par caméras couplée à l’intelligence artificielle, une stratégie déjà défendue par Tesla.
Ce changement a été officialisé par Candice Yuan, responsable du programme de conduite autonome, lors du salon IAA Mobility de Munich 2025.
« Les données lidar ne s’intègrent pas efficacement à notre système d’IA » a-t-elle déclaré.
La technologie utilisée repose désormais sur de courtes séquences vidéo de 10 à 30 secondes issues des véhicules clients, servant à nourrir un modèle IA baptisé VLA : Vision, Language, Action.
Des motivations avant tout économiques
Derrière ce choix, il y a aussi la réduction des coûts.
Contrairement au lidar, la vision par caméras nécessite :
- Moins de puissance de calcul,
- Moins d’étiquetage de données,
- Moins de calibration technique.
Un raisonnement que Tesla défend depuis longtemps : des capteurs bon marché et une IA bien entraînée valent mieux que des systèmes complexes et coûteux.
Pour les constructeurs comme Xpeng, cela signifie aussi une production plus rapide et un déploiement facilité à grande échelle.
Une rivalité sino-américaine technologique… cordiale ?
Malgré leur concurrence, Xpeng et Tesla ne cachent pas leur admiration mutuelle.
En 2024, le PDG de Xpeng, He Xiaopeng, s’était rendu en Californie pour tester la dernière version du système FSD (Full Self-Driving) de Tesla, le qualifiant de « très impressionnant ».
Il avait même plaisanté sur le réseau X (ancien Twitter) en demandant à emprunter une Tesla FSD… tout en invitant Elon Musk à venir tester leur propre système XNGP en Chine.
Une tendance qui gagne du terrain en Chine
Xpeng n’est pas seul. D’autres marques chinoises comme Ji Yue (filiale de Geely) suivent la même voie.
Leurs véhicules sont déjà testés dans les conditions extrêmes du trafic urbain chinois : piétons imprévisibles, cyclistes envahissants, et code de la route parfois ignoré.
Résultat : les systèmes par vision seuls obtiennent des performances jugées acceptables dans ces environnements chaotiques.
Mais la vision seule a ses limites
Sur le terrain, tout n’est pas si simple.
Les systèmes 100 % caméra, comme ceux de Tesla ou Xpeng, montrent encore des faiblesses :
- Mauvaise gestion des cas extrêmes (enfants qui courent, feux mal visibles)
- Reprises de contrôle fréquentes en environnements urbains denses
- Problèmes en mauvais temps ou faible luminosité
À l’inverse, des opérateurs comme Waymo ou Zoox continuent de défendre une approche lidar + caméras.
Waymo revendique plus de 250 000 trajets autonomes par semaine, sans intervention humaine, dans plusieurs villes américaines.
Comparatif rapide :
| Technologie | Avantages | Inconvénients | Coût |
|---|---|---|---|
| Vision + IA | Moins chère, plus simple | Moins fiable en cas extrême | Faible |
| Lidar | Précision 3D, meilleure redondance | Intégration complexe, coûteuse | Élevé |
Une stratégie risquée, mais cohérente
Xpeng fait le choix de l’évolutivité économique, au détriment de la redondance technologique.
La marque parie sur la puissance de l’IA et la masse de données pour compenser l’absence de lidar.
Mais cette décision soulève une question centrale :
Peut-on réellement atteindre le niveau 4 ou 5 d’autonomie sans lidar ?
Votre avis compte !
Xpeng suit la voie de Tesla en misant tout sur la vision et l’IA. Ce pari peut-il mener à une conduite autonome fiable à grande échelle, ou marque-t-il une impasse technologique ?
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