L’élection de Donald Trump soulève de nombreuses questions sur l’avenir des véhicules électriques (VE) aux États-Unis. Alors que le président a déjà commencé à mettre en place sa promesse de supprimer les aides et crédits d’impôt pour les VE, les constructeurs automobiles pourraient bien devenir des adversaires inattendus de sa politique. Quelles conséquences pour Tesla, Elon Musk, et l’industrie automobile américaine ?
Une opposition frontale aux véhicules électriques
Dès sa campagne électorale, Donald Trump s’est montré très critique envers les véhicules électriques. Il a promis de mettre fin aux obligations liées à leur développement, les qualifiant de non viables et accusant leur production de profiter à des pays comme la Chine et le Mexique. Fidèle à ses engagements, il a coupé les crédits d’impôt de 7 500 $ accordés à l’achat d’un VE.
Cependant, cette décision pourrait s’avérer plus complexe qu’il n’y paraît. Les constructeurs automobiles, représentés par l’Alliance pour l’innovation automobile, ont investi des sommes colossales dans la transition énergétique et souhaitent maintenir une certaine stabilité dans les réglementations.
Les constructeurs élèvent la voix
L’Alliance pour l’innovation automobile, qui représente une grande majorité des fabricants de véhicules aux États-Unis, a adressé une lettre au président. Dans ce courrier, elle souligne que l’industrie a investi des centaines de milliards de dollars dans les VE. Ces investissements, estimés à 1 680 milliards de dollars d’ici 2030, représentent un enjeu majeur pour l’emploi.
Les constructeurs demandent des normes d’émissions stables et prévisibles pour assurer leur rentabilité et leur compétitivité. Bien qu’ils soient ouverts à des ajustements, comme des délais supplémentaires pour se conformer, ils souhaitent éviter de revenir en arrière.
La Californie en ligne de mire
L’une des batailles clés se jouera en Californie, état connu pour ses lois écologiques strictes. Sous George W. Bush et lors du premier mandat de Trump, la Californie s’était déjà opposée à l’intervention fédérale, et une quinzaine d’autres états avaient suivi son exemple. « Cette situation profitera surtout aux avocats », commente Daniel Breton, de Mobilité électrique Canada.
Elon Musk, un acteur à part
Elon Musk, PDG de Tesla, joue un rôle ambigu dans ce contexte. Bien qu’il se soit rapproché de Trump, allant jusqu’à être pressenti pour un poste au sein de son administration, ses motivations semblent être avant tout liées aux intérêts de Tesla. L’abolition des crédits d’impôt pourrait affecter davantage les constructeurs traditionnels que Tesla, qui a su compenser grâce à la vente de crédits d’émissions.
Par ailleurs, Musk plaide pour une réduction des obstacles gouvernementaux aux voitures autonomes, un domaine où Tesla cherche à maintenir son avance. Néanmoins, Tesla demeure vulnérable : une part significative de ses bénéfices provient des crédits d’émissions vendus à d’autres constructeurs.
Quel avenir pour les véhicules électriques ?
Malgré les freins imposés par l’administration Trump, l’industrie automobile semble déterminée à poursuivre sa transition vers l’électrique. Selon l’Agence de protection environnementale (EPA), 56 % des nouveaux véhicules vendus en 2032 devront être électriques, et 16 % hybrides.
En somme, si Donald Trump entend freiner les avancées des véhicules électriques, il devra faire face à des acteurs déterminés et à des investissements déjà engagés à une échelle massive. L’avenir des VE aux États-Unis s’écrira donc au croisement des ambitions présidentielles, des stratégies industrielles et des réglementations écologiques.
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Musk s’est rapproché de Trump pour justement être dans les petits papiers !