Suspectées d’exagérer leurs chiffres de ventes, plusieurs marques automobiles en Allemagne sont dans le viseur. En cause : les « auto immatriculations », une pratique répandue, mais parfois poussée à l’extrême. En Allemagne, un débat agite le secteur automobile : les immatriculations tactiques — ou « auto immatriculations » — seraient utilisées de manière excessive pour gonfler artificiellement les ventes de voitures électriques. Si cette méthode n’est pas illégale, elle soulève des questions sur la transparence des chiffres de vente, en particulier chez certains nouveaux acteurs du marché comme BYD. Voyons en quoi consiste exactement cette stratégie.
Que sont les auto immatriculations dans l’automobile ?
Les « auto immatriculations » consistent pour un constructeur ou un distributeur à enregistrer un véhicule neuf à son propre nom. Ce dernier devient alors un véhicule de démonstration ou un stock d’exposition, même s’il n’a pas encore trouvé d’acheteur final. L’objectif est double : gonfler les statistiques de ventes et accélérer la rotation du parc visible en showroom. Ce procédé permet aussi de répondre à certains objectifs commerciaux internes. Découvrez notre article sur l’historique d’une voiture a partir de l’immatriculation.
Pourquoi les marques y ont massivement recours en Allemagne ?
Depuis la fin des aides à l’achat de voitures électriques en Allemagne, les ventes ont chuté. Pour maintenir une dynamique commerciale visible, certains constructeurs, comme BYD, auraient multiplié les immatriculations internes. En deux ans, elles auraient été multipliées par quatre dans le pays, atteignant 65 000 unités. Dans le cas de BYD, jusqu’à 75 % des voitures seraient des immatriculations tactiques, un chiffre élevé mais explicable par le lancement récent de la marque en Europe.
Des avantages, mais une rentabilité incertaine
Si les ventes tactiques offrent de la visibilité immédiate, elles ne sont pas aussi rentables qu’une vente à un particulier. Les véhicules doivent ensuite être revendus rapidement à un prix réduit. Cela peut entraîner des tensions entre constructeurs et distributeurs. Néanmoins, pour une marque en phase de lancement, ces autos visibles sur la route peuvent constituer un puissant levier marketing. Retrouvez également notre article sur la voiture radar stationnement.
Une pratique également courante en France
En France aussi, les immatriculations tactiques sont monnaie courante. En 2025, elles représentent près de 15 % des ventes de voitures neuves. Stellantis est l’un des groupes qui y recourent le plus, devant Renault. À l’inverse, Dacia ou Suzuki misent sur la vente directe à des particuliers et maintiennent des niveaux bien plus faibles d’immatriculations internes.
Conclusion
Les auto immatriculations ne sont pas un scandale en soi, mais elles reflètent parfois une difficulté à vendre réellement. Et vous, pensez-vous que ces pratiques faussent trop la lecture du marché ? Donnez votre avis en commentaire.
