Alors que l’Europe hésite encore à miser sur le superéthanol, BYD lance au Brésil un modèle hybride rechargeable compatible E100. Une initiative qui relance le débat sur cette technologie en France, où l’E85 séduit de plus en plus… sans jamais convaincre pleinement les constructeurs. En matière de mobilité propre, tous les chemins ne mènent pas forcément à la batterie lithium-ion. En lançant un SUV hybride rechargeable capable de rouler à l’éthanol pur, BYD montre qu’il est possible de concilier autonomie, écologie et carburant local. Une stratégie parfaitement adaptée au marché brésilien, mais qui laisse un goût d’inachevé du côté européen.
Une solution technique déjà plébiscitée par la filière française
D’après une étude menée par l’IFPEN, combiner hybride rechargeable et superéthanol pourrait réduire les émissions au même niveau que les véhicules 100 % électriques. En France, cette idée fait rêver les acteurs du bioéthanol. Pourtant, aucun constructeur ne s’est lancé sur le marché. Si le Ford Kuga Flexifuel reste une exception, il n’est pas proposé en version hybride rechargeable. Il faut donc passer par une conversion homologuée, ce qui limite fortement la portée du concept auprès du grand public.
Le Song Pro Super Hybride, un modèle 100 % local
Pour pénétrer le marché brésilien, BYD a frappé fort avec le Song Pro, un SUV hybride rechargeable à moteur flex, fabriqué directement sur place. Il combine un moteur essence 1.5 atmosphérique à un bloc électrique de 197 ch, pour une puissance cumulée de 218 ch. Ce modèle célèbre aussi la production du 14 millionième véhicule de la marque. Produit localement, adapté au biocarburant dominant du pays et conçu en partenariat avec des ingénieurs brésiliens, il incarne une stratégie sur mesure.
Pourquoi ce modèle ne verra probablement jamais l’Europe ?
L’éthanol pur (E100) utilisé au Brésil diffère de l’E85 européen, qui contient jusqu’à 35 % de sans-plomb en hiver. Adapter le moteur flex aux conditions climatiques et aux normes d’émissions européennes demanderait des modifications importantes. De plus, hors de France, l’E85 reste marginal. Même dans l’Hexagone, les incitations fiscales pourraient bientôt disparaître. L’avenir de ce carburant reste donc incertain, ce qui freine les ambitions des constructeurs à proposer une technologie pourtant prometteuse sur le plan environnemental. Découvrez notre article sur le top 6 des meilleures voitures bioéthanol (2025).
Une piste crédible face au tout-électrique ?
Dans un contexte où les batteries sont encore coûteuses et peu durables à produire, le bioéthanol pourrait être une alternative de transition. Facile à stocker, compatible avec des infrastructures existantes, et issu de ressources agricoles renouvelables, il coche plusieurs cases. Mais sans volonté politique forte et harmonisation européenne, ces véhicules resteront cantonnés à des marchés comme le Brésil. Dommage, car face aux réalités économiques, une hybridation flex aurait toute sa place dans l’offre européenne.
Conclusion
BYD démontre qu’un véhicule hybride rechargeable à l’éthanol n’est pas qu’un fantasme technologique. Cette avancée pourrait inspirer l’Europe, si les conditions réglementaires et économiques évoluent en faveur du superéthanol. Et vous, aimeriez-vous voir ce type de modèle arriver en France ? Partagez votre avis en commentaire !
