Les métaux dits « terres rares » sont indispensables à la production de voitures électriques. Et la Chine, qui en contrôle l’essentiel, vient de renforcer ses restrictions à l’export. Une décision lourde de conséquences pour l’industrie automobile mondiale, déjà fragilisée par la dépendance aux chaînes d’approvisionnement asiatiques. Moteurs électriques, batteries, systèmes de guidage : sans terres rares, pas de mobilité électrique moderne. Depuis plusieurs années, la Chine domine largement ce marché stratégique. En durcissant ses règles d’exportation, elle aggrave une tension géopolitique déjà bien installée, tout en fragilisant l’Occident.
La Chine renforce sa domination stratégique
En avril 2025, Pékin avait déjà bloqué l’export de six terres rares en plein différend commercial avec les États-Unis. Depuis octobre, cinq autres éléments sont soumis à des restrictions encore plus sévères. Résultat : la Chine contrôle désormais non seulement l’accès à ces matériaux critiques, mais aussi les procédés techniques associés (raffinage, recyclage, extraction). Pour exporter, les entreprises étrangères doivent obtenir une licence chinoise. Un verrou supplémentaire qui complique chaque transaction et confirme l’emprise de la Chine sur l’électromobilité mondiale. Retrouvez notre article sur l’Europe riposte : ce moteur électrique à 40 % d’émissions signe peut-être la fin de la dépendance à la Chine.
Les constructeurs automobiles en première ligne
Le secteur automobile est particulièrement exposé à cette crise. Les terres rares comme le néodyme ou le dysprosium sont essentielles aux aimants permanents, qui assurent puissance et autonomie dans les moteurs électriques. En Europe, des groupes comme Stellantis ou Renault avaient jusqu’à présent tenu grâce à des stocks tampons. Mais ces réserves sont désormais quasi épuisées. Plusieurs lignes de production ont même dû être temporairement arrêtées début 2025, faute de composants disponibles.
Un levier géopolitique assumé par Pékin
La stratégie chinoise s’inscrit dans un contexte géopolitique plus large. En ciblant les terres rares, elle répond aux mesures occidentales contre son industrie technologique. Aux États-Unis, le Congrès évoque en retour des sanctions sur les exportations de matériel lié aux semi-conducteurs. De leur côté, les Européens sont en alerte, mais peinent à proposer une alternative crédible à court terme. L’Italie, via son lobby ANFIA, appelle déjà à un plan d’urgence européen pour éviter une paralysie industrielle. Retrouvez également notre article sur les voitures électriques d’occasion : ces modèles invendables qui stagnent sur le marché.
Vers une souveraineté minérale européenne ?
Face à la dépendance chinoise, l’Union européenne tente de structurer une réponse. De nouveaux projets de mines en Suède ou au Portugal sont à l’étude, tout comme le développement de filières de recyclage. Mais ces efforts nécessitent du temps, des investissements et un consensus politique. À court terme, la dépendance demeure totale. Selon l’Association européenne des équipementiers automobiles, aucune solution alternative ne pourra sécuriser les chaînes d’approvisionnement avant au moins cinq ans.
Conclusion
La pression chinoise sur les terres rares agit comme un signal d’alarme brutal pour l’Occident. La transition vers l’électrique ne pourra se faire sans réorganisation stratégique des approvisionnements. L’Europe et les États-Unis sont-ils prêts à accélérer leur indépendance industrielle ? Et vous, pensez-vous que cette dépendance à la Chine fragilise l’avenir de la voiture électrique ? Donnez votre avis dans les commentaires.
