Xiaomi s’attaque désormais au sur‑mesure auto, un luxe jusqu’ici réservé aux marques européennes.
Avec le lancement d’un service de personnalisation ultra‑premium, Xiaomi entre dans le jeu des marques de luxe auto. Une ambition forte, qui mêle exclusivité, artisanat et positionnement stratégique.
Une offre de personnalisation limitée aux modèles haut de gamme
Xiaomi réserve d’abord cette option aux versions les plus prestigieuses : les YU7 Max et SU7 Ultra.
La production est intentionnellement restreinte à 40 unités par mois, pour conserver une aura de rareté et soutenir le positionnement premium.
Ce choix prudent permet au constructeur d’expérimenter son offre tout en maintenant une exclusivité perçue forte.
A noter : un acompte de 80 000 yuans (≈ 9 600 €) est exigé pour démarrer la personnalisation, et le client doit sélectionner au minimum pour 100 000 yuans d’options (soit plus de 12 000 €).
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Un procédé peinture digne des grandes maisons européennes
L’un des points les plus marquants du programme est la qualité des finitions extérieures. Xiaomi propose cinq teintes exclusives, parmi lesquelles l’Améthyste, qui impose un protocole sophistiqué :
- quatre couches de peinture,
- deux couches de vernis,
- trois cuissons,
- trois ponçages,
- deux polissages.
Ce niveau d’exigence rappelle les standards de Porsche (programme Exclusive Manufaktur) ou Mercedes (Manufaktur). Mais Xiaomi affirme offrir ces prestations à des tarifs plus compétitifs qu’en Europe.
Par exemple, la teinte Améthyste est facturée 28 000 yuans (≈ 3 360 €).
Des finitions intérieures sur mesure
L’offre de personnalisation s’étend aussi à l’habitacle. Voici quelques exemples disponibles :
- Sellerie en Alcantara, avec broderies personnalisées ;
- Jantes forgées en plusieurs finitions ;
- Étriers de frein Brembo en trois coloris ;
- Badges en or 24 carats ;
- Inserts en bois véritable ;
- Contre‑portes personnalisables.
Cette modularité permet à l’acheteur d’exprimer son individualité, dans un véhicule qui reste techniquement performant.
Une grille tarifaire mesurée par rapport aux pratiques européennes
Malgré le haut niveau voulu, Xiaomi garde des tarifs raisonnés pour le marché premium chinois. Par exemple :
- Peintures spéciales : 11 000 à 28 000 yuans (≈ 1 320 à 3 360 €)
- Sellerie Alcantara : 15 000 yuans (≈ 1 800 €)
- Jantes forgées : 20 000 yuans (≈ 2 400 €)
Même si ces montants restent élevés pour le marché local, ils apparaissent plus accessibles que les options à prix premium des marques automobiles en Europe.
Une vitrine dédiée à l’expérience premium
Pour renforcer l’attrait de ce service, Xiaomi a aménagé un showroom de 400 m² dans son Xiaomi Automobile Factory Store de Shanghai.
Ce lieu permet aux clients de découvrir les options en réel, de toucher les matériaux, et de passer leur commande sur place — loin du simple modèle “clic & order” souvent pratiqué en Chine.
Le calendrier de livraisons s’étale : les premières SU7 Ultra personnalisées arriveront dès novembre 2025, tandis que les YU7 Max suivront mai 2026.
Une stratégie pour l’Europe en ligne de mire ?
Cette montée en gamme par le sur-mesure pourrait préparer Xiaomi à un lancement européen plus crédible. Le constructeur se positionne ainsi comme capable de rivaliser non seulement sur la technologie, mais aussi sur l’exclusivité et le luxe.
Déjà, l’offre ne se contente pas d’un simple “upgrade esthétique” : elle tend à créer une nouvelle identité pour Xiaomi Auto, détachée de son image d’entreprise high-tech à bas prix.
Reste à voir si cette stratégie séduira les clients chinois habitués à des processus d’achat plus standardisés — et si elle pourra servir de tremplin pour la marque en Europe.
