Rivalité inversée : un ancien dirigeant Harley‑Davidson prend la tête d’Indian Motorcycle, dans un tournant majeur de l’histoire de la marque.
Polaris se sépare d’Indian : fin d’un double jeu
Après avoir possédé Indian Motorcycle depuis 2011, Polaris annonce la vente d’une participation majoritaire à Carolwood LP, un fonds d’investissement basé à Los Angeles.
Cette scission sera effective au premier trimestre 2026, sous réserve des conditions habituelles de transaction.
Polaris conservera néanmoins une participation minoritaire.
L’opération est censée renforcer la rentabilité de Polaris — l’entreprise table sur un gain d’EBITDA ajusté d’environ 50 M USD et une revalorisation de 1 USD par action ajusté.
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Le choc : un ex‑Harley à la barre d’Indian
Le nom choisi pour diriger la nouvelle entité Indian Motorcycle : Mike Kennedy.
Avec plus de 26 ans d’expérience chez Harley‑Davidson, il a occupé divers postes de direction.
Kennedy est également passé par Vance & Hines et RumbleOn dans le secteur moto.
Il succèdera à Mike Dougherty, président « On‑Road & International » chez Polaris, qui se retirera à la clôture de l’opération.
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Un héritage industriel préservé
Le nouveau Indian Motorcycle restera fidèle à ses implantations historiques : les usines de Spirit Lake (Iowa) et Monticello (Minnesota), ainsi que le centre de design à Burgdorf (Suisse), seront transférés.
Plus de 900 employés de l’activité actuelle Indian seront transférés à la nouvelle société.
Carolwood, en devenant actionnaire majoritaire, récupère une marque au fort capital patrimonial — mais aussi aux défis nombreux. Le fonds a annoncé vouloir « redynamiser » Indian, en renforçant innovation, stabilité et croissance.
Que peut changer ce retournement pour la rivalité Harley vs Indian ?
- Stratégie et identité de marque : avec un dirigeant issu de Harley, certains verront une convergence des approches — marketing, produit, positionnement. Mais l’histoire et l’ADN d’Indian imposeront aussi leur singularité.
- Indépendance retrouvée : libérée de Polaris, Indian pourrait adopter une stratégie plus agressive, des alliances ciblées ou une orientation technologique propre.
- Pression sur Harley : avec un rival historique dirigé par un ancien de ses rangs, Harley sera observé de près.
- Risques du capital-investissement : Carolwood aura la pression de performance, ce qui pourrait imposer des décisions drastiques si la croissance tarde à venir.
Conclusion
Ce scénario assène un retournement presque symbolique : un cadre formé chez Harley prend les commandes d’Indian, dans un contexte où la marque renaît de ses cendres sous une nouvelle structure.
Il appartient désormais à Kennedy et à Carolwood de prouver que cette rivalité peut s’écrire autrement.
