Les ventes de voitures électriques d’occasion explosent en France, avec une Renault Zoé toujours en tête. Mais derrière ce succès apparent, les délais de revente s’allongent, et les prix connaissent des dérives surprenantes. Le marché de l’électrique d’occasion en France est en pleine transformation. En progression continue, il attire de plus en plus d’acheteurs séduits par des modèles récents à prix compétitifs. Mais, cette croissance s’accompagne aussi de tensions : délais rallongés, incertitudes techniques, disparités régionales… Même les modèles les plus populaires comme la Renault Zoé n’échappent pas à la complexité d’un secteur en pleine structuration. Le baromètre Mobilians/Avere-France révèle une situation contrastée.
La Renault Zoé garde la tête du marché, loin devant
Avec plus de 43 000 transactions sur le trimestre, le marché de l’occasion électrique affiche une belle dynamique, en hausse de 21 % sur un an. La Renault Zoé conserve sa place de leader incontesté grâce à une offre abondante et une bonne tenue à la revente. Elle devance de loin la Peugeot e-208 et la Fiat 500e. Ces modèles récents, âgés de 3 à 5 ans, représentent désormais près de 60 % des ventes professionnelles, avec un délai moyen de 158 jours pour trouver preneur.
Des délais de vente qui s’allongent dangereusement
Malgré des volumes en hausse, les voitures électriques d’occasion peinent à se revendre rapidement. Le délai moyen atteint 160 jours, contre 139 pour une voiture thermique. Les modèles de plus de cinq ans stagnent pendant plus de 200 jours. Certains modèles comme le DS 3 Crossback ou la Nissan Leaf II dépassent même les 230 jours. À l’inverse, quelques exceptions comme la Tesla Model Y se vendent plus vite. L’adoption régionale varie aussi beaucoup : l’Île-de-France reste la plus réactive, loin devant l’ouest du pays.
Le leasing continue de gagner du terrain chez les particuliers
Le leasing sur les voitures électriques d’occasion gagne du terrain, notamment auprès des particuliers. Il représente désormais 34 % des ventes, contre seulement 19 % le trimestre précédent. Cette formule rassure face à la décote et aux incertitudes techniques. Elle séduit en particulier les ménages qui hésitent à acheter un véhicule électrique en propriété. Pendant ce temps, les professionnels et les flottes réduisent leurs volumes. Ce changement marque une nouvelle manière de consommer l’automobile, plus flexible et adaptée aux nouvelles contraintes du marché.
Des prix qui parfois dépassent ceux du neuf
C’est le paradoxe du moment : certaines voitures électriques d’occasion, comme la Renault 5 E-Tech ou la Citroën ë-C3, se vendent plus cher que leur équivalent neuf. La rareté de ces modèles ou certaines options haut de gamme expliquent cette envolée. En moyenne, une électrique d’occasion récente coûte 32 936 €, soit 18 % de moins qu’un modèle neuf hors bonus. Les décotes varient fortement selon les modèles : les Tesla, Peugeot e-208 ou Volkswagen ID.3 affichent jusqu’à 25 % de baisse.
Le marché entre particuliers progresse, mais reste modeste
Les ventes entre particuliers restent minoritaires sur ce segment, avec seulement 6 276 transactions enregistrées au troisième trimestre. C’est douze fois moins que les voitures thermiques. Pourtant, la tendance est à la hausse (+52 % sur un an). Les véhicules échangés sont plus jeunes, avec une moyenne d’âge de 4,4 ans, et changent de main 2,3 fois en moyenne. Cette montée en puissance du marché C2C traduit une confiance croissante des acheteurs dans l’électrique d’occasion, malgré une durée de détention toujours plus longue.
Conclusion
La Renault Zoé reste la reine de l’électrique d’occasion, mais le secteur est loin d’être aussi fluide qu’il y paraît. Délais de vente en hausse, prix parfois déconnectés du marché, et incertitudes sur la revente viennent ralentir l’élan.
Et vous, seriez-vous prêt à acheter une voiture électrique d’occasion aujourd’hui ? Faites-le-nous savoir en commentaire !
